Fin et remerciements
Petit message de fin : Bon. Voilà. C'est la fin de cette aventure et par la même occasion, le dernier post de ce blog qui fut une belle expérience d'écriture.
Simon Bérard du Gymnase de Provence souhaite découvrir deux pays dont la culture et les paysages l’intriguent : le Laos et le Cambodge. Son but est de découvrir ces pays en empruntant « les chemins noirs », ces petites routes non touristiques mais au combien authentiques qui lui permettront de découvrir les coins les plus secrets de ces pays. Dans la logique de son projet de voyage et de son désir de liberté, Simon découvrira ces endroits à vélo en partant du nord du Laos. Il roulera ensuite le long du Mékong avant de traverser le pays pour continuer son périple et arriver sur la côte ouest du Cambodge.
Petit message de fin : Bon. Voilà. C'est la fin de cette aventure et par la même occasion, le dernier post de ce blog qui fut une belle expérience d'écriture.
Six heures. Je n'ai pas dormi de la nuit. Pas l'envie. Je sors doucement de ma chambre.
10 janvier 2023. Je m'apprête à me lancer dans mes derniers jours de voyage. Mon objectif : Kep, un petit village balnéaire où je finirai mon itinéraire.
L'approche de la capitale métamorphose progressivement les abords de la route.
Depuis deux jours, je roule sur une quasi - autoroute avec beaucoup de traffic pour atteindre la capitale du Cambodge, Phnom Phen.
La rue est bruyante. J'ai quitté ma rassurante guesthouse, le japonais m'a fait des signes jusqu'à que je disparaisse au carrefour.
Ce matin, je sais qu’il est temps de me confronter à Ankgor Wat, le célèbre complexe de temples qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on évoque l’Asie mystérieuse et fantastique.
Un pain au chocolat, terrasse en banlieue de Siem Reap. Le quartier est calme, si ce n’est sur l’artère principale qui mène droit sur Angkor Wat, un célèbrissime complexe de temples que je n’ai le courage de visiter aujourd’hui : trop de fatigue.
Siem Reap. Après ma nuit de luxe dont je n’ai que très peu profité, je déniche une ruelle calme où s’agglutinent de petites guesthouse familiales.
La nuit a été difficile. Un karaoké au loin, des odeurs pestilentielles écumant les toilettes, les bruits peu distingués de mes voisins de chambres qui résonnent dans les canalisations - l'un d'entre eux a toussé jusqu'à tard avec le raclement de gorge le plus gras que je n'ai jamais entendu.
Avec le temps, les jours se confondent. Si l’on me demande ce que j’ai fait hier ou avant-hier, je ne saurais vraiment dire ce que j’ai vécu.
Dans une ville quelconque, cependant plus agréable et calme que la moyenne, je prends une pause au bord de la route.
Ce matin, je passe le mastodonte qui surveille l’entrée de l’hôtel. Il est assis dans la même position depuis que je suis arrivé hier en fin d’après-midi.
Une barque bleue quitte la berge sablonneuse. Elle fait quelques mètres puis se fait légèrement emporter par les remous endormis du Mékong.
Avec Johannes, je crois que nous nous sommes trouvés au bon moment, au bon endroit. Il se dit fatigué de ses voyages, il veut se reposer. Moi de même.
Je déjeune, les yeux perdus dans les remous du Mékong. Un français avec qui j’avais déjà vaguement échangé hier soir mange lui aussi en silence, à quelques tables de moi.
Champassak, le petit bar tranquille de la ville. Je mange un pancake obèse, couvert de chocolat et de lait condensé.
Nouveau départ ! J’enfourche mon vélo pour 40km. Ma prochaine étape, une petite ville tranquille au bord du Mékong qui n’est qu’à quelques heures de ma position.
Pakse, au sud du Laos. Après ces quelques jours d'effort mal maîtrisé de Vientiane à Thakhek, j'ai fini par prendre le bus pour arriver jusqu'à cette petite ville plus touristique.
Je suis dans le bus. Lorsque je l’ai vu arriver derrière moi, je n’ai même pas réfléchi.
1552 kilomètres : c’est ce qu’il me reste à parcourir. Je fais mes calculs sur une terrasse tranquille de Vientiane, avec un bon « french croissant » sur la table.
Je me lève avec le poids de la solitude sur le torse. Pas le courage.
Je quitte rapidement ma miteuse auberge. La lumière de la salle de bain ne s'allume pas et de curieuses rosaces de moisissures croissent avec enthousiasme sur tout l'espace mis généreusement à leur disposition.
Apres cette journée de repos à Vang Vieng, je sais qu'il est temps de repartir. Je me rends compte avant de m'en aller que je ne trouve plus de crème solaire.
Je décide de prendre un jour d’arrêt à Vang Vieng avant de continuer à rouler. Il y a des journées comme ça. Pas envie, rien. Les jambes sont flasques, la nuque tire, et tout le corps ne semble que source d’irritation.
Dehors, à l’aube, avec le polonais. Nous partageons les bananes que m’avaient donné les quatre hommes de la veille.
Il fait beau. Déjà assez chaud pour un matin à Luang Prabang (nord du Laos). Un rayon de jour filtre à travers les stores en bambous, un coq raille son horrible musique au loin.
Nuit blanche, ou plutôt nuit clair. Je m’endors à trois heures du matin environ, terriblement frustré de ne pas réussir à dormir.
Premier jour, enfin, après-midi. Je me lève à midi après avoir repoussé le moment du réveil le plus tard possible. La fatigue me cogne les tempes et me laisse une sensation désagréable de mollesse dans le corps.
J’y suis. Trois mots, creux. Tout et rien dire. Je me les répète en boucle dans la tête avec le peu de volonté qui me reste, comme si je voulais me les imprimer dans l’esprit à coup de marteau.
Ce que vous vous apprêtez ici à lire est la compilation de la trentaine de posts que j’avais écrit pendant mon voyage au Laos et au Cambodge lors de mon année sabbatique.