Dernier jour

par Simon Bérard · 16.01.2023

Six heures. Je n'ai pas dormi de la nuit. Pas l'envie. Je sors doucement de ma chambre. Lentement, je
descend toutes mes affaires jusqu'à la réception. Je vérifie deux fois que je n'ai rien oublié puis je me
dirige vers la sortie. Une obscurité rosâtre, dans le hall de l'hôtel.

Un gardien dort au milieu du couloir, les bras et les jambes écartés comme une étoile de mer. Mince, je
me dis. Il obstrue complètement l'ouverture.

J'attends. Quoi au juste, je ne sais pas trop. Deux minutes. Lorsque j'atteins la troisième et que j'ai déjà
regardé une vingtaine de fois le temps avancer à reculons, je ne tiens plus. Il faut agir, tout mon corps
tremble devant tant d'immobilisme.

Silencieusement, j'attrape son matelas et commence à le tirer sur le côté. Le gardien ronronne dans son
sommeil. Je me dégage un étroit espace où je peux atteindre la porte. Voilà... je chuchote en serrant
délicatement la poignée.

Un clic, un deuxième. Parfait. Dans un excès de confiance, je donne un triomphal coup de main : les
battants se déploient à la volée et viennent claquer contre les murs. Je grimace. Une clochette s'agite
comme une folle. Je me retourne en croisant les doigts. Les gros yeux globuleux du gardien me fixe
avec un air horrifié.

Il m'aide à sortir en écartant pour de bon son lit de fortune et sans même écouter mes excuses, il se
recouche comme une masse inerte. Maintenant, je suis libre. Et déjà, une aube discrète se prépare. De
la brume ambiante sortent quelques lueurs qui teintent le brouillard d'un aspect chatoyant.

Des jeux de couleurs s'amusent dans les reflets du fleuve qui me fait face. Les collines verdoyantes
s'habillent de larges ombres qui se déploient sur les flancs ou jusqu'au rivage. Je bois un peu avant de
partir.

Pour sortir de la ville, je traverse ces ruelles à bars encore fréquentés par quelques fêtards qui me
regardent passer en soulevant leur bière (des allemands, je crois). Les affiches, les enseignes, les
magasins couverts de végétation disparaissent et je déniche une route de taille moyenne qui file le long
de la côte jusqu'à mon objectif final : la mer (ou Kep, un timide village balnéaire à une vingtaine de
kilomètres).

Je ne réfléchis pas trop, j'avance. Surtout que le traffic est étonnement agité, même une fois sorti
d'agglomération. Bientôt, je rejoins la campagne. Beaucoup de palmiers, des maisonnettes sur pilotis
couvertes de bâches et de tissus colorés.

À la vue de sorte de tuyaux de canalisation, j'ai une fulgurante idée qui sur le coup me paraît génial. Je
tente un effet intéressant qui me fait finalement réaliser plusieurs allés-retour car le résultat ne me
satisfait pas. Une grand-mère me regarde m'énerver avec le même sourire que les bouddhas d'Angkor.
Je reprends la route déçu : ma tentative audiovisuelle n'est pas si concluante que ce que j'avais espéré.

Je m'arrête dans une buvette à mi-chemin. Mon classique café du matin arrive sur la table. Je prends
mon temps, j'essaie de souffler. Cette fin m'effraie un peu, j'ai peur du vide qu'elle crée.

Le gérant du lieu s'assoit à mes côtés et me sort du flou. On discute, j'apprends qu'il s'est installé ici
juste avant la Covid : les temps ont donc été très difficile, il est reconnaissant d'avoir pu
miraculeusement sauver son établissement. Alors que je lui raconte mon voyage, mes yeux divaguent
quelque peu sur la route. Je remarque un homme à quelques pas qui nous fixe, complètement
immobile. Finalement, il s'avance et fait des allés-retour devant la terrasse, en fuyant mon regard dès
que je lui lance un coup d'oeil. Plus je l'observe, plus il a l'air mal en point. Il tremble, sa jambe gauche
traîne sur le sol mais c'est surtout ses yeux : un regard vide, inanimé, une lueur glaçante.

D'un coup, le gérant se lève et se rend en cuisines. Il prend la place de l'une de ses employées et
prépare un plat. L'homme sur la route se rapproche légèrement, toujours en boitant. Cinq minutes plus
tard, le gérant tend une boite à l'inconnu qui, sans un mot ni un geste, s'en va en évitant le traffic.

Le gérant revient s'asseoir. Aussitôt, il m'explique. Cet homme, cela fait depuis qu'il tient son
restaurant qu'il le voit passer par ici. On raconte qu'il a complètement perdu la tête - drugs, you know,
me chuchote le gérant avec un regard appuyé - et qu'il n'a plus de famille ni d'amis. Il lui donne à
manger deux fois par jour depuis plus de trois ans, gratuitement.
Le gérant raconte : Chaque jour, je le vois longer la route, comme ça, comme aujourd'hui. Il part en
milieu de matinée, s'arrête ici où je lui donne à manger puis il continue, je ne sais où. Le soir, il
repasse. Ensuite il va dormir par terre, dans une maison abandonnée peut-être. Je ne sais pas.

Un silence se fait. J'observe la silhouette de l'inconnu s'éloigner lentement au fond de l'horizon tandis
que les camions le klaxonnent. Puis il s'évanouit. Je remarque que le ciel s'est gorgé de noir depuis que
je suis immobile. Une bise agite les palmiers qui se courbent docilement. Le gérant fixe son café et
remuant infiniment le liquide, une petite cuillère coincée entre les doigts. Il a l'air de s'oublier, de tout
oublier. On reste ainsi, quelques minutes. Puis soudain, il se lève et m'annonce qu'il a du travail. Il me
souhaite bonne chance pour la fin de mon aventure.

Quoi ?

Ah oui. Mon voyage. C'est vrai. J'avais presque oublié. Comme si tout avait perdu drastiquement de
son importance, comme si plus rien n'avait vraiment d'importance. D'un coup, l'air pèse plus lourd sur
les poumons. Moi qui était si paniqué à l'idée de terminer, de réaliser de beaux plans pour mon
documentaire, d'écrire de jolis tableaux ; je suis plus que doucement fatigué. Une fatigue heureuse, de
reconnaissance, dans laquelle on s'emmitoufle.

À contrecoeur, je quitte douloureusement mon inertie pour retrouver mon vélo. Un signe d'adieu, un
regard derrière, revoir une silhouette ? personne, je pars.

Bien vite, la chape de silence qui s'était abattue sur le monde s'évapore. Le traffic me rappelle ma
mission, cet objectif censé m'habiter. J'atteins une route à l'envergure disproportionnée qui, selon ma
carte, m'accompagnera jusqu'à la mer.

Un peu inquiet, je surveille le ciel grisonnant qui semble osciller entre deux émotions : l'ennui et la
colère. Lorsque le vent souffle ses bourrasques et que le noir gagne du terrain sur les formations
brumeuses, je sous-estime toujours l'une de ses faces qui revient, inlassablement, avec ses brouillards
monotones qui assomme les rafales et désamorce les orages. Pour l'instant, l'équilibre semble tenir. Je
prie pour que cela dure au moins jusqu'à midi.

Cependant, une vingtaine de kilomètres reste une distance à parcourir. Lentement, l'effort arrive et je
m'y plonge avec joie. Quand l'esprit se balade, le furieux battement des pédales est là pour le ramener
sur terre. On ne pense pas moins, on pense plus droit, plus juste, avec les cuisses qui chauffent.

Comme si l'imagination se concentrait sur la même géométrie que la route : impossible de se perdre,
de changer de cap. Il n'y a qu'un chemin pour l'agitation qui progressivement s'aligne sur un axe
solitaire. Ainsi contenue, il est plus simple de la maîtriser, ou du moins, de suivre le rythme.
Je crois deux jeunes sur un scooter avec lesquels je fais la course. Après une centaine de mètres, ils
filent en bombardant.

Derrière les arbres, dans le flou, la mer. Je m'arrête, continue pour avoir le meilleure point de vue. D'un
coup, un large terrain dégagé. La voilà.

Je pose mon trépied et réalise un plan que je sais très déjà vu. Pas grave, ça le fait quand même. Je me
promène un moment sur la berge. Des pêcheurs, quelques barques. Et cette longue lande désolée où
tout semble avoir été arraché, rasé, déchiré. Étrange. Je remarque de grosses traces boueuses d'engins
de chantiers non loin. Des amas de sable et de pierre confirment cette impression : un gros projet se
prépare ici. Une nouvelle station balnéaire ? Des immeubles ? Je me perds en devinettes.

Je regarde ma carte, il me reste encore un bout à parcourir. Cela me rassure, je n'aurais pas aimé devoir
finir ici. Je me sens dans un état paradoxal : une satisfaction et un grand bonheur font face à une
terrible sensation de vide.

Je m'y attendais bien sûr, c'est ce que l'on dit dans pour les fins de voyage. C'est toujours un creux qui
se fait. Après avoir vécu un mois et demi avec un objectif clair en tête, voilà que soudain, il n'y a plus
rien.

Je remonte sur mon vélo. Plusieurs voyageurs, lors de nos discussions, m'avaient avertis que la fin est
souvent le passage le plus difficile. On imagine une révélation, un état d'accomplissement pur, vierge
de toute mauvaise pensée. On rêve d'un état de fierté, de finitude complète et totale. On voudrait
penser : je ne veux plus continuer, voilà, c'est maintenant, j'ai accompli, j'ai compris, je suis le
meilleur des mois qui existe.

Bien sûr, la réalité est autre. Souvent, la fin reste un instant banal. Une rencontre au sud du Laos me
revient en tête. Les moments les plus forts sont ceux qu'on désire le moins, m'expliquait-il. Ceux qui
éclosent à la seconde près, qui s'offre à nous instantanément, comme une bouffée de spontanéité. Ce
n'est que plus tard, lorsque le normal retombe que l'on constate progressivement l'extraordinaire de
l'expérience que l'on a vécu.

Tout en roulant, j'essaie de me rappeler de ces extraordinaires qui ont parsemés mon voyage. C'est une
bon exercice, finalement. Certains moments bien sûr ne font aucun doute : lorsque j'ai été pris par un
camion sur mon premier jour de voyage et que je désespérais devant ce col interminable, lorsque j'ai
rencontré cet anglais et qu'on a traversé ces chemins irréels, lorsque j'ai trouvé cette carrière perdue au
milieu de la jungle et que j'ai croisé cet homme avec sa machette.

Mais parfois, l'extraordinaire s'étire en longueur et dure plusieurs jours, on finit presque par en perdre
les contours : évidemment, je pense aussitôt à cette semaine au sud du Laos où paysages, gens,
rencontres ; tout semblait coïncider pour créer un paradis terrestre. Ces séries de petites îles où j'ai joué
avec ces enfants, où j'ai rencontré Steven, Johannes et d'autres. Ces campagnes mystérieuses où cette
femme m'avait donné un bracelet avec toute sorte d'incantations, où j'ai bu des bières quasiment tous
les soirs avec des personnages toujours plus intéressants les uns que les autres, où j'ai traîné sur les
bords du Mékong en avançant au hasard, l'esprit tellement libre !

Je soupire doucement. Je me rends compte que je souris sans relâche depuis dix minutes. Cette période
était folle... , je me dis, baignant déjà dans la nostalgie.

Ce sourire, je le garde précieusement. J'ai peut-être l'air idiot mais il fait du bien.

Et voilà que la route s'approche de la berge, de plus en plus proche. Par lacets au départ, de grands S
en pente. Je m'y élance par grands coups de guidons tandis que le soleil apparaît de temps à autre entre
les branchages, lançant de curieux jeux de lumière parmi les parasols abandonnés, les vestiges de
cabanes, les forêts luxuriantes.

Bientôt, l'eau et l'asphalte ne sont plus que séparés par une maigre bande de rochers. Je n'ai plus d'autre
choix : je fais une halte.

Voilà. C'est fait ? Je ne peux m'empêcher d'avoir un sentiment d'attente. Comme si un miracle allait
survenir devant moi, à n'importe quel moment. Je m'assois. Deux adolescents que je n'avais remarqué
s'amusent avec une canne à pêche. Une bateau suit la ligne de l'horizon. Quelques locaux en scooter
me dépasse en me jetant un air curieux.

Voilà, je me répète avec de moins en moins de conviction. Voilà. La forte montée euphorique qui
m'avait pris en ressassant mes bons souvenirs m'a quittée. Une vulgaire coquille vide. J'ai l'impression
de me voir en reflet lorsque je fixe l'étendue.

Les vagues n'existent pas, la surface ondule mollement. Une masse inerte, lourde. Parfois l'image d'un
revenant se forme, une crête d'écume, un départ. Une lueur parmi les gris-bleu, le son d'un appel, un
bruissement progressif qui s'élève. Puis plus rien. Le signe disparaît, se noie dans l'abondance,
s'étouffe lui-même en laissant un souvenir, une mousse instable qui flotte inutilement, comme pour
signifier malgré l'échec les traces d'une volonté avortée. Un remous passe et tout s'efface, pour
recommencer inlassablement.

Je contemple ce spectacle avec un désintérêt croissant. Une heure, peut-être. Je n'en sais rien.

Dans un bar au centre du village, même chose. Toujours cette absence de réponse, cette frustration.
Je sais que j'ai mis trop d'attente dans cette fin qui apparaît finalement comme un mur, plutôt que
comme une porte. Je me constate piégé dans ce creux de l'arrivée contre lequel tant de rencontres
m'avaient mis en garde. Mais je ne peux rien y changer. Peut-être faut-il de toute manière que j'y passe,
dans ce trou. Peut-être n'y-a-t-il pas de moyen de l'éviter. Une obligation, un passage inévitable.

Un jour passe. Une nuit difficile. Au matin, le rayon de soleil qui filtre entre les rideaux de ma
chambre annonce une bonne journée. Je suis lessivé. Tandis que je reste au lit un moment, un oiseau
me rappelle des souvenirs de Suisse. Un de ces réveils d'été, un dimanche. Quand il fait beau et chaud,
avec un ciel incroyablement bleu.

Un deuxième jour passe. Doucement. Je profite de mon hôtel. Une bungalow entouré de végétation,
des petits chemins de pierre menant entre les arbres jusqu'au restaurant ou à la piscine. Je lis, je fais
parfois semblant. Les croissants de la boulangerie française à quelques kilomètres me régalent. Je
nage, je fais parfois semblant. Je visite le marché, les abords de la plage où un français me confirme le
projet de travaux d'envergure. Un immense hôtel, des plages aménagées à perte de vue, la décadence !
repète-t-il. C'est les chinois ça, sont partout...

Une lenteur s'installe. Je suis fatigué de penser, toujours ces tourbillons incessants, ces tempêtes qui ne
finissent jamais et dont, à mesure, on oublie l'origine. Je fais rien et je fais de tout, sans réfléchir.

Mon dernier soir avant de revenir à la capitale, je prends mon vélo pour la plage. Il fait beau. Malgré
les nuages, une belle lumière sur les hôtels abandonnés et les collines verdoyantes.

Je m'assois sur une bande de sable. Des couples, quelques solitaires contemplent la mer. Au bout d'un
avancement sur l'eau, des fêtards et une musique qui m'arrive par bribes. Lentement, le soleil se
couche.

Je profite de réaliser rapidement quelques plans pour un documentaire qui sortira peut-être un jour de
mes cartes mémoire. Je l'espère.

Je sors une bière, la bière que je m'étais promis de boire en arrivant, il y a un mois et demi. Drôle de
symbole finalement, je pense. Manière de marquer le coup, un acte simple pour signifier quelque
chose, quoi, je ne sais pas trop. Et pourquoi de l'alcool ?

Je m'exécute sans rechigner, par petites gorgées. Le ciel se pare de couleurs rougeâtres. C'est tout
l'horizon qui s'embrase. C'est beau.

Jusqu'au noir complet, je reste sur la plage. Je souris.

J'essaie de ne pas penser à mon voyage, à ce qui viendra après. Le retour, le montage du documentaire,
les retrouvailles, les études, les questions ; alors c'était comment ?

C'était comment... Je ne sais pas. La réponse facile serait un bref : c'était génial ! Efficace, court,
rapide. La discussion peut suivre son court, changer de sujet et l'histoire sera vite oubliée. Mais est-ce
rendre justice au voyage ? Je voudrais mettre dans ces trois mots toutes les nuances possibles et
imaginables, un génial qui comprendrait l'ennui, la découverte, l'extraordinaire, la tristesse, l'abandon
puis la joie. Un génial qui pourrait réunir et transmettre à lui tout seul le tableau tout entier, sans
oublier aucune couleur, sans effacer les détails.

Malheureusement ce génial n'existe pas. Il faudra que j'improvise. L'écriture comblera le mieux
possible cette frustration en développant peut-être à peine plus loin la substance de ce : c'était génial !

À force d’analyses et d’études, une expérience se vide de sens. Il y a des choses qui ne méritent pas
d’être rangées vulgairement, avec empressement. Mieux vaut les laisser flotter quelque temps du
moins, encore incertaines, le temps en fera son affaire. Ou pas.

Quoiqu'il en soit, ces images nous accompagnent longtemps. Un début sans fin, quand cela finira-t-il
vraiment ? Toutes ces couleurs, ces odeurs, ces rencontres. Ces paroles échangées autour d’une bière,
au bord du Mékong ou au centre de Vientiane, sur une plage des quatre mille îles ou dans un temple
d’Angkor, elles s’estompent mais leurs racines s’implantent quelque part. Pour d’autres voyages ou
d’autres aventures.

C'est peut-être en souhaitant faire l'autopsie de mon voyage que je le condamne à mort. Il faut le
laisser vivre, lui laisser de la place, respirer, diffuser. Quelle mauvaise habitude, celle de toujours
vouloir tout comprendre, comprendre ce qu'il n'y a peut-être pas à comprendre. Des enfants qui me
suivent en riant, je m'arrête avec eux, il n'y a rien à comprendre. Un vieux dont je ne connais rien mais
avec lequel j'ai une discussion fascinante, dans une ville sans nom au fin fond de la campagne, il n'y a
rien à comprendre. Une solitude énorme, des kilomètres de vide et de poussière, ou une euphorie
gigantesque au sommet d'un col, non plus. Laisser le tout se dérouler, avancer ainsi, de lieux en lieux,
sans trop se poser de question, comme un cycliste sur son vélo en pleine cambrousse, voilà ce qui
semble juste.

Car après tout, et je crois que là est peut-être le principal,

Je me suis bien amusé.

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