Episode indien
On vient de passer la frontière indienne.
Un rêve de deux étudiants de traverser l'Asie, avec comme fil conducteur la route millénaire de l'Orient remise au goût du jour par la Chine. Un voyage planifié autour de l'exploitation de cultures diverses et de l'ouverture à l'inattendu. Un périple, le sac à l'épaule, les rêves dans la tête.
On vient de passer la frontière indienne.
On inspire des kilos de poussière tout en étant trimballés de part et d’autre de nos sièges de bus.
Entre la pleine lune bleue, l’arrivée dans l’effervescence de Katmandou, absolument pas une seconde pour écrire.
Je réalise qu’il a des choses qui se sont passées dans ce voyage que je n’ai pas raconté parce que le souvenir était si vif dans ma mémoire que je ne pourrais jamais complètement l’oublier.
La voiture fait un stop toilette au milieu de rien. A des kilomètres à la ronde, il n’y a que des pilonnes électriques flambant neufs, brillants sous la réflection du soleil, des étendues à peine vertes, quelques vaches et yakes, des collines nues et, au loin, l’Himalaya.
Sur les plaines qui mènent à l’Everest, il est facile de confondre les pierres couleur crème posées sur l’étendue verte avec les moutons.
Sublime, montagneux, frais, l’air y était plus difficile et nos têtes nous lançaient.
Nous venons d’arriver sur le plateau tibétain. Il a été facile de faire connaissance avec nos voisins de wagon. Les paysages sont magnifiques, vallonés, verts, vides.
Juste par-dessus mon épaule, j’ai senti une présence, un oeil attentif, perplexe.
Dazhai est un mélange et un contraste effrayant du tourisme et du local. Je n’ai jamais vu les deux cohabiter aussi étroitement.
On aurait pu voler d’une ville à l’autre ça n’aurait pas changé grand chose.
J’ai adoré Xi’an aujourd’hui. Même l’air est plus léger, chaud, toujours, mais plus sec.
Le wagon oscille légèrement. Les sièges du train sont recouverts de ces textiles bleus Klein à motifs floraux avec l’appuie tête blanc - changeable et facile à laver-.
On a atterri ce matin, enfin, cet après-midi. Je comprends plus trop, mais en tout cas on y est.