Pokhara
On inspire des kilos de poussière tout en étant trimballés de part et d’autre de nos sièges de bus.
par Julie Bron et Sasha Gutenmacher · 06.09.2023
On vient de passer la frontière indienne. Après une balade dans un entrepôt gigantesque et bordélique rempli d’une cinquantaine de garagistes, j’ai très vite réalisé que ce n’était pas la même chose qu’en Chine ou au Népal. Le monde s’est condensé.
Les distances de sécurité sur la route ça n'existe pas ici.
Les vaches ici sont comme des grosses dames un peu encombrantes. Elles se baladent, traînent, indifférentes aux Klaxons et au trafic, se baignent et s’étalent de tout leur long dès que le cœur leur en dit.
Depuis que la vie était devenue si divertissante j’avais le plus grand mal à me concentrer.
Je prenais quelques notes, comptais sur ma mémoire et regardais autour de moi.
L’effervescence de l’Inde, les couleurs, le bruit, les cris, les gens, les odeurs, le trafic, on ne peut que l’écrire après coup. Sur le moment, chaque partie de ma tête est occupée, stimulée et attentive. Les trajets en bus sont dédiés au repos, la contemplation est devenue active, elle ne se formule plus, trop occupée à essayer d’exister.
On inspire des kilos de poussière tout en étant trimballés de part et d’autre de nos sièges de bus.
Entre la pleine lune bleue, l’arrivée dans l’effervescence de Katmandou, absolument pas une seconde pour écrire.
Je réalise qu’il a des choses qui se sont passées dans ce voyage que je n’ai pas raconté parce que le souvenir était si vif dans ma mémoire que je ne pourrais jamais complètement l’oublier.