Dazhai

par Julie Bron et Sasha Gutenmacher · 17.08.2023

Dazhai est un mélange et un contraste effrayant du tourisme et du local. Je n’ai jamais vu les deux cohabiter aussi étroitement. Les terrasses de riz définissent le paysage, dans une atmosphère de petit village des montagnes, les îlots d’habitations émergent entre deux creux. Tout est en pente, les plantations brillent d’un vert quasi irréel, les paysans y travaillent, l’énorme sac tressé sur les épaules. Les anciennes maisons en bois craquent avec ses vieilles dames assise sous leur porche qui attendent que la vie passe -et la chaleur probablement-. 

Elles parlent fort et gloussent, observent les nouveaux arrivants et chamaillent les petits enfants dodus qui s’endorment devant les écrans de téléphone.

Parmi ces anciennetés, on voit émerger des hôtels, des groupes de touristes -j’ai même aperçu un resort avec une piscine turquoise au milieu du village-. 

Dans ses rues où le béton a l’air d’avoir été coulé il n’y a pas si longtemps, les habitants marchent en claquettes, leur ventre à l’air, une clope à la main ou dans la bouche, tandis que passe à basse allure les énormes voitures rutilantes, qui ont presque du mal à passer entre les baraques en bois grisâtre.

Tout se réveille lentement. Le soleil se lève, il ne fait pas encore trop chaud. C’est le genre de chaleur tout à fait agréable, celle qui annonce la journée brûlante à venir. Mais pour l’instant, c’est profitable.

Derrière moi, la ventilation se met en marche. Un chien passe. Il ne me porte aucune attention, il semble parti pour ses missions journalières. L’arrosage couvre d’une brume fraîche les plantes en contre bas. Des énormes sauterelles se sont infiltrées dans les escaliers pendant la nuit. Un linge sèche sur le bord de la barrière jaune. Au loin, un scooter passe. Rien ne bouge encore.