
James Bond, vous connaissez?
Après être sorties d'un nuage, nous nous étirons au soleil en admirant la vue. Un homme à casquette et voiture blanche s'arrête.
par Rayane Chraiti et Philippine Coutau · 31.05.2019
La lumière orangée du soir caresse les murs de briques de Kashan. Un mollah au turban noir s'empresse de nous accueillir dans une mosquée. La couleur de son turban signifie qu'il est "Seyyed" c'est à dire un descendant du prophète, nous explique-t-il. Il nous raconte le chiisme et son fonctionnement, notamment qu'après quinze ans d'études coraniques, un imam peut prononcer des fatwas.
Quand la lumière est d'or, le bazar se ranime, les étals se parent de mille et une pâtisseries, de tapis de soie. Certains représentent l'invasion Soviétique en Afghanistan - entre les petites fleurs, des grosses kalash. Par un passage étroit, on se faufile jusqu'à un tombeau où les familles des défunts, assises sur les tombes qui constituent le sol, mangent des biscuits, nous en offre et discutent avec le mort, sa photo dans un cadre. Les grandes coupoles abritent les ateliers des artisans. Au milieu des cours, des fontaines, des oiseaux, mashallah.
Amir nous parle de poésie sur le toit d'un café - on admire la ville après l'orage que l'on aquarelle. Le soir, rejoints par une japonaise de 68 ans, on danse sur la musique de la "Grande Bellezza" en préparant une omelette unique aux pommes de terre et aux herbettes.
Après être sorties d'un nuage, nous nous étirons au soleil en admirant la vue. Un homme à casquette et voiture blanche s'arrête.
On saute en musique sur nos - véritables ! - matelas avec Amir Hussein, 3 ans, infatigable et excellent danseur.
Qom est une ville religieuse nous a-t-on dit. On y entre de nuit, gilets jaunes parmi les tchadors. Un calvaire à vélo; la ville est immense et la conduite des iraniens si dangereuse.