par Rayane Chraiti et Philippine Coutau · 26.06.2019
On saute en musique sur nos - véritables ! - matelas avec Amir Hussein, 3 ans, infatigable et excellent danseur.
Le lendemain on part à l'assaut de l'imprenable château d'Alamut. Il se trouve perché tout en haut d'un énorme rocher surplombant la vallée. Dans notre imagination, les histoires des haschaschins au temps où la secte ismaélite régnait sur la région, malgré les échafaudages et les tôles recouvrant les ruines. Suivant un petit sentier en contrebas, nous cherchons où Hassan Sabbah aurait pu planter ses jardins du paradis entre les peupliers, les plaines fleuries et les montagnes enneigées...
Les eaux du torrent se fracassent contre les roches violettes. A vélo, on dévale la pente parmi quelques voitures folles, la route fleurit à mesure que les kilomètres passent. D'innombrables vergers bordent la rivière. Chaîne de montagne oblige, arrive le premier col. Force lenteur, rigueur et volonté, c'est aujourd'hui avec fierté que nous vous annonçons que nous en sommes venues à bout.
La route se transforme rapidement en piste boueuse (les inondations ont en effet ravagé plusieurs régions du pays) au plus grand bonheur de nos roues. Les montées sont de plus en plus raides mais nous les abordons avec de plus en plus de sagesse.
Certains paysages nous rappellent notre douce Suisse. Champs de colza et de coquelicot bordent les chemins sinuant entre monts et vaux.
Une dangereuse traversée de rivière coûte sa chaussure à Philippine, emportée à jamais par le courant.
A Nodeh, village dans les nuages, une femme lui offre une paire de basquettes à peine trop petites. Les montagnards sont dotés d'une gentillesse sans pareille. Nous remarquons tout de même que ces villages subissent un important exode rural des jeunes.
A Anbuh, après avoir failli se faire encorner par une vache que l'on aurait bien voulu traire, on essaie des costumes traditionnels tout brillants et fleuris avec notre logeuse. Le lait (merveilleusement trait) est délicieux.
Après être sorties d'un nuage, nous nous étirons au soleil en admirant la vue. Un homme à casquette et voiture blanche s'arrête.
Qom est une ville religieuse nous a-t-on dit. On y entre de nuit, gilets jaunes parmi les tchadors. Un calvaire à vélo; la ville est immense et la conduite des iraniens si dangereuse.
La lumière orangée du soir caresse les murs de briques de Kashan. Un mollah au turban noir s'empresse de nous accueillir dans une mosquée.
