Arrivée, premiers contacts et changement de plan

par Thomas Risse · 18.05.2016

Ce mercredi 4 mai 2016, j’atterris à Pape’ete. La ville est la capitale de la Polynésie française, sur l’ile de Tahiti. Je sors de l’avion accueilli par un Ori Tahiti, la danse traditionnelle du pays.  Il est 5h du matin, le soleil peine encore à se lever, pourtant l’agitation est déjà là. Je quitte l’aéroport accompagné par les coqs qui chantent à tue tête. Je suis épuisé par les 30h de voyage qui me précèdent, mais je garde pourtant les yeux bien ouverts pour découvrir toute cette beauté qui s’offre à moi. Je suis ébahi par la végétation luxuriante qui m’entoure. Je progresse dans la ville afin de rejoindre mon logement temporaire.

Les gens me saluent, « Ia Orana » ! Ils sont souriants. Je demande plusieurs fois mon chemin car cette partie de la cité est un vrai labyrinthe. Ici, tout le monde se tutoie, les dialogues vont droit au but. Les locaux ont l’habitude de voir des touristes, même si les voyageurs avec sac à dos sont plus rares, ils ne sont pas méfiants envers moi. Ils sont même plutôt serviables, tant qu’ils ne doivent pas faire de détour pour aider… Ici, pour manifester sa paresse on dit « je suis fiou ». C’est très courant.

Je finis par trouver l’emplacement sur les hauts de Pape’ete. Ce n’est pas la porte à coté mais cette balade en ville m’aura permis une première rencontre avec la population, la chaleur et l’écrasant taux d’humidité de l’air. Je rencontre enfin Céline, une française qui vit dans les iles depuis deux ans. Je l’avais contactée avant de partir pour lui parler de mon projet. Trouvant que c’était une bonne idée, elle m’avait invité chez elle pour mon séjour à Tahiti.

Son travail consiste à sensibiliser les locaux à l’importance de l’eau et à la préservation de l’environnement. Concrètement, il y a beaucoup à faire, car les polynésiens ne sont pas vraiment portés sur l’écologie. Elle peine à leur faire assimiler les actes de base comme le tri des déchets. Elle me confie qu’informer les gens est important, mais que le changement ne peut réellement se faire que si le gouvernement d’Edouard Fritch décide d’investir dans la mise en place de dispositifs de tri collectif. Cependant, ce ne serait qu’un début, car le pays manque cruellement de décharges pour en suite éliminer ces déchets. Céline est heureuse de travailler à Tahiti mais elle regrette le manque d’implication des gens pour leur Fenua (patrie, terre nourricière).

Je profite de notre discussion pour lui demander ce qu’elle pense de ma volonté de faire un stage ici et de travailler bénévolement pour une association. Je lui explique aussi que je n’arrive pas joindre les responsables des établissements que j’ai contactés. Selon elle, c’est normal que je sois toujours dans l’attente, car c’est très rare que les locaux acceptent les popas (blancs, étrangers). En effet, je constaterai vite qu’il me sera impossible de travailler en Polynésie.

Le lendemain, j’arrive enfin à parler avec la responsable de l’association de protection des tortues « Te Mana o te Moana ». Elle me fait comprendre qu’ils n’ont besoin de personne pour l’instant, même bénévolement. Plus tard dans la journée, le propriétaire du chantier naval d’Apataki, aux Tuamotus, répond finalement à mon mail envoyé des mois auparavant. Il m’indique que je ferai mieux de profiter de la plage et du soleil tahitien plutôt que de chercher à travailler.

Je tombe de haut. Ce que j’avais prévu de faire ici ne se réalisera pas. Je ne me laisse pas abattre par la réalité locale et rebondis vers autre chose. Avec les conseils de Céline, je réoriente mon voyage vers la découverte du pays « presque » tout entier et de ses habitants grâce à l’achat d’un « pass inter-iles » chez Air Tahiti. Il me permettra de visiter six iles. Je voyagerai sur Tahiti, Moorea, Bora Bora, Huahine, Raiatea (archipel de la Société), Nuku Hiva et Hiva Oa (Marquises). A chaque escale je ferai des interviews de locaux pour montrer ce que les citoyens pensent de leur pays, de leur gouvernement, de ce qui va bien, de ce qu’il faut changer…

A suivre

 

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