À la recherche du bonheur – Act - la suite...

par Juliette Ruf · 21.06.2018

Aujourd’hui commence ma première journée de volontariat à El Tigre. Ce village, dans lequel je me suis rendue la veille, est une des entrées au Corcovado national park et se trouve à 30 minutes de la petite ville de Puerto Jimenez. Réveil à 4h50 sonnante pour effectuer ma mission en forêt tropicale durant généralement plus de 3 heures, elle se compose de trois modules différents; arbres, mammifères et oiseaux. Les deux premiers jours sont consacrés notamment aux arbres. Tout au long du parcours, on s’arrête devant certaines espèces ayant la particularité d’attirer certains animaux ou insectes ou d’être en danger d’extinction. On note à chaque fois différents paramètres. Pour les autres modules on relève toutes les traces d’animaux identifiées et tous les oiseaux observés. J’apprécie beaucoup ce rituel de me lever aux aurores tous les matins et d’aller marcher dans ce parc national dont la diversité est impressionnante; colibris, iguanes, perroquets font partie du décor quotidien...

Très vite, je me lie d’amitié avec une touriste new yorkaise, qui habite dans le village. Ensembles nous passons nos après-midis à faire de la marche, du yoga et à discuter. 

Ma première mission déjà terminée, je rentre le week-end à mon lieu d’attache Puerto Jimenez pour rejoindre mes amis de cette ville avant de repartir pour ma seconde mission sur Rancho Quemado, un autre village de la péninsule. Je dois prendre deux bus. Le deuxième passant seulement au bout d’une heure, j’attends patiemment. Pendant ce temps, un Ticos vient à ma rencontre pour me dire que mon second bus ne passera pas. Comme il est chauffeur de taxi, et que les chauffeurs de taxi peuvent être très opportunistes, je décide de me méfier et de patienter les 15 minutes restantes. Malheureusement, j’ai eu tort, mais n’ayant pas envie de payer le taxi, je me mets à marcher en direction du village tout en faisant du stop. Après 2 minutes, une voiture s’arrête avec un couple de jeunes. La fille parle un peu l’anglais, et dans un mélange d’anglais-espagnol, je lui explique la situation. Elle me dit alors que je suis sur la mauvaise route et décide, bien que ce soit un long détour pour eux, de m’y amener. Je suis très touchée par leur générosité, surtout que la route nous réserve diverses surprises, comme de traverser entre autre deux rivières sans 4x4...Une fois sur place, une des femmes du village se jette littéralement sur moi, soulagée que j’aie réussi à venir jusqu’ici et je constate avec surprise que personne ne parle anglais. Cependant au cours de ces dernières semaines j’ai pu acquérir un niveau de base suffisant et j’arrive maintenant à communiquer. J’arrive d’ailleurs même à développer une amitié avec un jeune homme de mon âge, membre de ma famille d’accueil.

Cette fois-ci pour cette deuxième mission, j’aide selon les besoins; un programme Excel, la création d’un logo, rechercher et planter des plantes pour le projet d’un pass sensoriel pour aveugles etc. L’endroit me plaît énormément, les aspects multiples de cette mission et la chaleur humaine qui se dégage de cette communauté me ravissent. La fin de la semaine arrive malheureusement à une vitesse fulgurante et c’est un peu nostalgique que je retourne à Puerto Jimenez mon point d’ancrage. Je passe les quelques derniers jours sur place pour dire au revoir aux nombreuses personnes côtoyées pendant ce mois avant de commencer à voyager à nouveau en solitaire dans le reste du Costa Rica. Parfois en stop, parfois en bus, je découvre de magnifiques paysages entre plages et montagnes. Comme les locaux aiment si bien le dire, je vis sous le dicton de la Pura vida (ou pure vie). 

Donc la grande question; est-ce que j’ai trouvé le bonheur pendant ce voyage??? Sans conteste, la réponse est oui. En Inde j’ai réalisé qu’une communauté utopique est possible, mais que tout rêve demande beaucoup de travail, le reste de l’Inde me fait prendre conscience à quel point nous sommes réellement privilégiés en Suisse. En Nouvelle-Zélande j’ai vécu l’aventure, au jour le jour, et redécouvert l’importance de l’amitié et de la famille. Et finalement, au Costa Rica j’ai découvert un nouvel art de vivre; la Pura Vida, et le plaisir d’apprendre une nouvelle langue. Le bonheur est finalement dans toutes ces prises de conscience et paradoxalement dans les choses simples de la vie.

Je remercie vivement la fondation d’avoir contribué à cette aventure extraordinaire!

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