18 août 2018 - Rocklands
La magie de Rocklands est bien réelle, c’est un paradis de pierre tombé du ciel. Tous plus impressionnants les uns que les autres, ces gros cailloux semblent avoir été dessinés pour être escaladés. Atypique serait le mot.
par Camila Acevedo · 13.06.2018
Valparaíso ! Quel bel adieu à l’Amérique du sud. Cette petite ville qui n’était autrefois que le port de Santiago du Chili est aujourd’hui une merveille classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Chacun des petits monts qu’elle englobe recèlent des œuvres de street art. On les découvre dans ses petites ruelles sinueuses, ses escaliers escarpés et sur les façades de ses immeubles aveugles. Chaque dessin contribue au charme du lieu jusqu’à ce que le prochain le recouvre. Au recoin d’une ruelle, on tombe sur un belvédère, au tournant, une échappée vers l’océan. Monter et descendre, à pied, en ascenseurs anciens, voilà comment visiter Valparaiso.
Ce dont on se souviendra le plus, c’est aussi des chiens errants; ils accompagnent, ils se baladent, couchés au soleil, ceux des monts s’allongent au pied des graffs, ceux des plages jouent avec les éléphants de mer. Là-bas, les pêcheurs crient presque jours et nuits, ils vendent leurs trésors, ils lèvent les filets avec fierté avant de les exposer sur des bacs de glace entre les ceviches et les fruits de mer. Plus tard, ils rendront les abats à l’océan, au plaisir des mouettes et des éléphants de mer. Valparaiso sent la mer, elle sent le sel, l’humidité, le poisson, le chien errant. Une odeur de rue, de ville.
En marchant le long du port embrumé, nos yeux se posent pour la première fois sur l’horizon. Bientôt nous traverserons l’océan qui d’ici paraît interminable, pour découvrir l’Australie. Laissant derrière nous les charriots de ”Mani” grillés, les vendeurs à la sauvette, les couleurs vives, les terminales de buses bondés, les buses de nuit et les buses de jour. Enfin, On dit adieu au dernières montagnes qu’on ne devine désormais que derrière le smog.
La magie de Rocklands est bien réelle, c’est un paradis de pierre tombé du ciel. Tous plus impressionnants les uns que les autres, ces gros cailloux semblent avoir été dessinés pour être escaladés. Atypique serait le mot.
Il y a dix jours, nous avons mis les pieds à Waterfall Boven pour la première fois. Tout de suite, nous nous y sommes sentis chez nous. L’envie de poser nos sacs maintenant encore plus lourds qu’avant, nous pousse à nous installer pour deux bonnes semaines.
J’ai toujours été étonnée par les formes et les dessins que peut parfois prendre la pierre. A Muline, elle dessine des nervures aquatiques, des courbes gracieuses, parfois des trous. Chacun des reliefs semble avoir été sculpté avec minutie.