Morel’s Lake
En ces temps de Covid, je découvre la capacité qu'ont les yukonnais à trouver de nouvelles activités.
par Maeva Terbois · 10.05.2020
A mon retour, l’hiver étant enfin parti et la glace ayant enfin fondu, Bernard pu commencer à sortir l’hydravion. Là encore mon voyage pris une autre tournure puisque dès lors la plupart de nos déplacements se seront faits dans les airs.
Les motoneiges ne sont plus utilisables, les routes ne traversent pas les denses forêts boréales ici alors nous les survolons. Nous allions de cabanes en cabanes, décollant et atterrissant sur des lacs. Personnellement ce que je préférais c’est que son avion n’allait jamais très haut, à moins d’un kilomètre du soleil, et nous permettait donc d’observer le Yukon d’assez loin pour voir de la forêt à perte de vue mais assez près pour pouvoir voir des animaux. Bref, la hauteur parfaite pour profiter de mes paysages préférés. Nous nous rendions dans des endroits littéralement inaccessibles autrement et de toute beauté. J’ai vécu, grâce à Bernard et son avion, des atterrissages et des décollages pleins de frissons ainsi qu’un plaisir fou à survoler le Yukon. Grâce à son permis de pilote et à son investissement dans l’avion. Bernard a pu lancer son business de tourisme il y a une dizaine d’années. Il emmène ses clients en hydravion jusqu’à ses petites cabanes isolées à 200-300 km de là. Les gens viennent pêcher, se déconnecter, se relaxer, profiter du décor unique qu’offre un bord de lac au Yukon. Le silence, les animaux, l’air, tout est très regénérant et la vie qu’on mène dans ces cabanes est très simpliste et très proche de la nature, ce dont de plus en plus de gens ont besoin. Le printemps a donc relancé le business de Bernard et ce malgré le Covid. Il y avait quand même quelques touristes canadiens qui étaient contents de monter dans le Nord-Ouest. C’est ainsi que le printemps a commencé, entre les cabanes, dans l’avion, sur la route, toujours en pleine découverte.
En ces temps de Covid, je découvre la capacité qu'ont les yukonnais à trouver de nouvelles activités.
Ne pouvant toujours pas aller en Alaska, j’ai donc décidé de poursuivre ma visite du Yukon. J’ai fini par faire toutes les villes aux alentours de Whitehorse.
Le Covid n’étant pas encore passé, j’ai repris mes longues promenades en voyant cette fois les paysages changer, fondre lentement.