Arrivée au pays des Milles Collines

par Clément Antoine Magnenat et Anja Hajdukovic · 18.03.2015

Voici venu le moment de dire au revoir à la Tanzanie. 

Nous partageons notre dernier repas à Arusha avec certains membres de l'équipe du Kilimandjaro, avant de rentrer à l'hôtel pour faire nos bagages. Pour Anja, l'aventure s'arrête ici : elle rentre en Suisse après avoir profité de son dernier jour pour visiter un musée consacré aux ethnies de Tanzanie.

 Pour ma part, je prends un taxi pour rejoindre l'aéroport du Kilimandjaro. Après deux vols et 6 heures d'escale à Nairobi, j'atterris à Kigali. Pour la première fois depuis le début du voyage, ce dernier a une part d'incertitude et d'inconnu, qui n'est pas pour me déplaire. En effet, je ne connais personne au Rwanda. Deux jours avant de quitter Arusha, je ne savais pas où j'allais dormir et c'est finalement l'ami d'un ami d'un ami (!) qui va m'accueillir. L'hospitalité m'impressionne : le repas est copieux, la chambre confortable. Après seulement quelques minutes, les discussions vont bon train. Nous parlons des conséquences du génocide, de la politique actuelle du Président Kagame et de beaucoup d'autres sujets passionnants. 

La famille qui m'accueille est très croyante. Avant de manger, le patriarche, pasteur au sein de l'église évangélique, récite une prière. Le repas terminé, nous nous retrouvons au salon pour la lecture de versets bibliques et, avant d'aller nous coucher, le père prie à nouveau. Dans chacun de ces messages, il évoque mon nom ainsi que ma venue au Rwanda et remercie Dieu d'avoir ouvert la porte. C'est donc avec une certaine reconnaissance que je m'associe à ses mots à la fois rassurants et touchants.

Le lendemain, nous prenons la route pour Gisenyi, ville située au Nord-Ouest du pays, à la frontière congolaise. Par chance, David doit également s'y rendre pour une rencontre œcuménique. Je profite donc de sa voiture et évite un trajet de quatre heures en bus. La route est bonne, lisse, sans bosses ni trous (ce n'est pas le Bénin !). Après seulement quelques kilomètres, la pluie qui menaçait depuis l'aurore frappe Kigali et les colonnes avoisinantes. La route devient hostile : il fait très sombre, les arbres se plient sous le vent quand ils ne se cassent pas, créant ainsi des barrages improvisés au milieu de la route. Les piétons qui marchaient sereinement se mettent à courir. Nous croisons plusieurs scènes d'accident, des voitures dans les fossés et même un gigantesque panneau publicitaire qui s'est écrasé sur la voie ... 

 L'orage se calme un peu et nous entrons dans la province de Rubavu, accueillis par la présence imposante des cinq volcans que l'on distingue au loin dans la brume. 

 Des deux côtés de la route, des dizaines de tentes blanches semblent pousser dans la plaine que nous traversons. Chacune porte une tache turquoise et je finis par distinguer le logo de l'UNICEF; il s'agit d'un camp de réfugiés Congolais.

 Nous arrivons à Gisenyi où je suis accueilli par Pascal, mon responsable de stage ainsi que Jean-Claude, un autre employé de Vision Jeunesse Nouvelle (VJN) chez qui je vais séjourner pendant les quatre prochaines semaines 

 PREMIER JOUR DE STAGE

Ce matin le réveil sonne tôt ; finit le repos de Zanzibar et les siestes sur le sable blanc : ce matin, le stage commence ! 

Je ne sais pas exactement si c'est la fatigue du voyage ou bien les bières que nous avons bues jusqu'à tard hier soir (le football n'a pas de frontière et il faut croire que Chelsea aide à socialiser), mais j'ai de la peine à sortir du lit. À 7:30 précise, j'arrive au centre culturel. Je découvre mon bureau et le Directeur de l'organisation, un frère catholique Canadien, vient me saluer. Je fais le tour du centre et me présente auprès de chaque employé que je rencontre. 

Pour ma part, je suis rattaché au département "Peace Building" mais je souhaite, tout au long de mon stage, être également en contact avec les autres domaines d'action de VJN, à savoir le sport, la culture, le renforcement économique et l'éducation. 

Dans l'après-midi, Bienfait (le jeune avec qui je partage mon bureau) et moi allons visiter un chantier de l'organisation où de jeunes apprentis sourds-muets apprennent les métiers de soudeurs et maçons. De retour au centre, j'assiste aux répétitions de la troupe de théâtre ainsi que de danse moderne. Pour me présenter, Bienfait me demande de chanter une chanson que je dois composer sur le moment. Après quelques minutes d'écriture, accompagné par la guitare d'André, je chante devant ces gens que je viens de rencontrer et avec lesquels je me réjouis de vivre les prochaines semaines ! 

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