Mui Ne

par Odelia Hazanov et Vlada Nazarenko · 28.08.2022

Mui Ne est une station balnéaire largement fréquentée par les touristes russes depuis des années. D’autres visiteurs nous l’ont conseillée durant notre voyage et nous avons surtout entendu parler des dunes de sable de Mui Ne. Nous pensions qu’il y aurait un petit désert de dunes, et l’idée de passer quelques jours près de la mer après Da Lat nous a convaincues.

En particulier, lorsqu’on cherche Mui Né sur internet, on trouve facilement une image de dunes de sable devant un lac, un paysage qui a l’air vaste et naturel. Malheureusement, l’image du village comme on l’attendait n’était pas totalement comme ceci. Nous avons dormi dans une des auberges de jeunesse, non loin de la mer, mais la plage n’était pas vraiment faite pour se baigner. Toute cette zone était un peu vide, comme abandonnée, avec des infrastructures spéciales pour touristes, mais souvent vides. Mui Ne a beaucoup grandi
avec les visiteurs russes, on y trouve des panneaux d’affichage, des menus, et même des résidences en russe. Mais depuis la pandémie, le flux de touristes a été coupé et, en 2022, il n’avait toujours pas vraiment repris. Avec Vlada, nous étions un peu déçues, l’impression de ne pas trop trouver de culture proprement locale, ou de locaux ouverts à discuter avec nous.

On décide alors d’emprunter un scooter à l’auberge, et d’essayer de trouver un village dans les environs. Après quelques kilomètres sur la route qui longe la mer, on arrive enfin dans un village, entièrement vietnamien cette fois-ci. On pose alors le scooter et on se balade pendant le reste de l’après-midi. Phan Thiêt, près de Mui Ne, est un village de pêcheurs, qui fait vivre son économie par la production d’huile de poisson, la fish oil, Nuoc Mâm, en vietnamien, un ingrédient essentiel de la cuisine d’Asie du Sud-Est. On dit à Phan Thiêt que c’est ici que la nuoc mâm a été inventée, cela fait plus de 300 ans que les pêcheurs de la région la produisent, et cette huile locale est très réputée dans le pays. Sur la plage, on voit encore en fin de journée quelques pêcheurs travailler, dans les bateaux ronds en coque colorée, et surtout, des enfants jouent au bord de l’eau. On s’est arrêtées pour jouer avec une bande d’enfants au bord de l’eau, on jouait au ballon et ils grimpaient aux arbres. Les enfants ne parlaient pas anglais mais ils essayaient de nous montrer les quelques mots qu’ils connaissaient et de communiquer comme ils pouvaient.

Les rues de Phan Thiêt sont très belles, elles mènent à la plage, et on croise beaucoup de maisons de pêcheurs où on voit des planches de poissons en train de sécher. A d’autres endroits, ce village avait une ambiance comme on retrouve dans certains pays du Sud, avec beaucoup de gens dans la rue et sur des terrasses de café, ou en promenade simplement, en fin de journée.

La deuxième grande déception de Mui Ne était les dunes de sable; en fait il ne s’agit pas vraiment d’une réserve ou d’un lieu naturel. Les voyageurs qui viennent ici font une excursion qui les emmène en jeep jusqu’au parc, et sur le sommet de la dune, pour prendre des photos.

Avec Vlada, on avait pas envie de débourser une petite somme d’argent pour cette excursion un peu trop touristique, et on prenait le bus pour Saigon le lendemain matin, vers huit heures du matin. Mais c’était quand même dommage d’être venues jusqu’ici pour ne pas voir les dunes; on a donc décidé de se réveiller aux aurores et d’aller jusqu’aux dunes, avec notre scooter (à une quarantaine de minutes), au lever du soleil.

Le lendemain, vers cinq heures, nous étions en route, nous avons pu voir les dunes par nous-mêmes. Justement, il s’agit de quelques dunes au milieu d’une zone presque industrielle, et il y a un point de vue depuis lequel on voit un lac entre les dunes, au loin. Il a même été difficile de nous laisser entrer dans le parc des dunes sans un quad ou une Jeep.
Finalement, on est rentrées juste à temps pour prendre notre petit-déjeuner et attraper le bus pour la prochaine étape.