Jusqu'à Rezh

par Marcin Kroczak · 30.07.2021

Après de nombreuses tentatives, je parviens à louer une voiture à Yekaterinburg.

Dans une grande partie des enseignes de location, il faut être âgé de plus de 25 ou 22 ans, ainsi qu’avoir au moins 2 ans d’expérience de conduite. Je ne respectais aucun des deux critères. De plus, la non-connaissance du russe me faisait doucement abandonner après plusieurs essais infructueux.

Heureusement, chez Avis, un module jeune conducteur me permet de louer une voiture Hyundai Solaris pour une semaine entière. Les documents nécessaires : passeport et permis de conduire Suisse accompagné de l’international. Malgré un peu d’appréhension quant à la conduite en Russie, je pars à l’aventure.

J’arrive à Реж (Rezh), une des villes où se situaient les camps de travail forcé dans lesquels mon arrière-grand-père a passé 2 ans de sa vie pour ne malheureusement pas en revenir. Mon but sur place : me rendre à l’église, me renseigner en questionnant la population locale et réfléchir à ce qu’il s’est passé sur ces terres il y a de cela plus de 50 ans. 

Je commence cette journée par un petit déjeuner composé de fruits achetés au marché situé sur la route principale. 

« Comme il est difficile de mourir seul… »J’ai allumé une bougie dans l’église sur la colline, à la mémoire d’un homme qui ne revint jamais. Aucune trace. Pas de pierre commémorative. Enterré dans un endroit inconnu, à des milliers de kilomètres des siens.

Mon arrière-grand-père fut déporté en Sibérie par le régime soviétique mis en place en Pologne après la Seconde Guerre Mondiale. Les raisons de la déportation ne sont pas claires, mais on pense que les gens au pouvoir cherchaient à se débarrasser des soldats qui avaient combattu dans la résistance (Armée de l'Intérieur) contre l’occupant Nazi. On les appelle les « Injustement réprimés ». A la place de la liberté tant méritée et malgré qu’ils aient déposés les armes, ils furent envoyés travailler dans des mines en Oural.

Mission de reconnaissance dans une mine abandonnée.

Je lance le drone pour découvrir ce qui se passe derrière le barbelé qui protège une zone de quelques kilomètres carrés recouverte de fins cailloux noirs. Des tourelles d’observation, d’anciens engins d’excavation, des vieilles camionnettes abandonnées, tout y est. 

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