Morel’s Lake
En ces temps de Covid, je découvre la capacité qu'ont les yukonnais à trouver de nouvelles activités.
par Maeva Terbois · 05.02.2020
J’ai eu aussi la chance dans ce début de voyage de prendre part à une course extrême qu’on dit être la plus dure au monde. Il s’agit de la Montane Yukon Artic Ultra. La Yukon Artic Ultra est une série de courses sur plusieurs jours, sans escale, et qui se déroulent simultanément à Whitehorse au début du mois de février. Le marathon et les courses de 100/300/430 milles (161/483/692 kilomètres) suivent le parcours de la Yukon Quest, la plus longue course de chien de traîneau au monde. Ces courses peuvent être tentées en trois disciplines : le VTT, le ski de randonnée ou la course à pied. Pour ce qui est des 2 plus longues, environ seulement 10% des participants les finissent chaque année. Certains paieront cher leur tentative, comme un italien qui, quelques années auparavant, avait perdu tous ses orteils et tous ses doigts à cause de gelures.
Bernard, le papa de ma famille d’acceuil, y est depuis quelques années bénévoles et tient un checkpoint dans une de ses cabanes, à environ mi-chemin de la course de 483 km. Nous nous y sommes donc rendus en motoneige, lui, moi et Diana, une amie de la famille qui est descendue du Mexique pour l’occasion. Là-bas, nous avons dû installer une tente pour les athlètes car il leur est interdit d’entrer dans la cabane sous peine de disqualification et nous avons été rejoints par deux infirmières qui étaient venues de Londres spécialement pour la course.
Le premier arrivé à notre poste fut un Suisse, un Bâlois. On a pu discuter le temps que les infirmières confirment qu’il est en état de continuer. On devait ensuite remplir leur réserve d’eau en allant en puiser dans un trou fait dans le lac à une centaine de mètres de nous, puis ils avaient droit à un bon repas chaud préparé par nous en amont à la maison. Ensuite, ils devaient retourner dehors, où ils dormaient quelques heures à même le sol dans un sac de couchage, malgré les températures allant de -25° à - 50° à ce moment-là. Puis ils reprenaient leur route, déterminés à continuer ce que je considère comme étant digne d’un surhomme. Chacun de ces participants a mon plus grand respect et il était passionnant d’en apprendre plus sur comment ils vivaient cette aventure. Ce qu’ils avaient tous en commun c’est que ce qui les tenait debout était la beauté qui nous entourait là-bas. Que ce soit une aurore boréale sur leur tête, la rencontre avec une meute de loup ou simplement le paysage.
En ces temps de Covid, je découvre la capacité qu'ont les yukonnais à trouver de nouvelles activités.
A mon retour, l’hiver étant enfin parti et la glace ayant enfin fondu, Bernard pu commencer à sortir l’hydravion. Là encore mon voyage pris une autre tournure puisque dès lors la plupart de nos déplacements se seront faits dans les airs.
Ne pouvant toujours pas aller en Alaska, j’ai donc décidé de poursuivre ma visite du Yukon. J’ai fini par faire toutes les villes aux alentours de Whitehorse.