Seul avec soi et les autres

par Christophe Domec et Tamara Bertoletti · 08.12.2017

Ma vie dans l’atelier commence. Moi qui voulais m’imprégner des savoir-faire et des compétences des un-e-s et des autres, je suis au cœur du réacteur !

Les femmes sont extrêmement souriantes et pétillantes, elles me demandent mon avis sur la nouvelle collection de bijoux, elles m’expliquent, me montrent en détails comment faire marcher les machines et ce qu’elles utilisent. Le soir, je mange la plupart du temps chez une ou l’autres des femmes et je deviens alors amie avec la petite sœur d’Altaituya qui a mon âge. Elle me propose de l’accompagner à la yourte de ses parents en pleine campagne pour quelques jours.

Me voilà à nouveau sur la route : nous installons quelques affaires, - dont nos vélos car elle souhaite faire un tour avec moi, dans le camion et nous voilà parties !

Toute la famille et les amis sont réunis là-bas, c’est la fête ! Ils ont tous revêtus les habits traditionnels, la deel. On boit du lait de cheval, on rit, on mange tous autour de l’ovo, on part marcher sur un sommet pour voir le coucher du soleil et on rend visite à des voisins dans des yourtes perdues qui nous offrent du thé mongol au lait chèvre fraichement trait.

C’est une expérience extraordinaire … à l’exception de la viande de marmotte que j’ai la plus grande peine à avaler.

Puis nous rentrons à Altai et la patronne de l’atelier, Batsaikhan, m’invite à vivre chez elle car son mari et ses fils sont à la campagne pour quelques semaines.

Elle m’emmène partout avec elle !

Je visite ainsi l’hôpital de Altai, tous les marchés possibles. Le soir, on cuisine ensemble : elle me montre des spécialités mongoles et je partage avec elle quelques recettes de cakes que j’aime bien faire en Suisse.

Pendant la journée, j’apprends à faire du feutre, confectionner des objets etc. Je personnalise des sacs et des t-shirts dont je me suis procurée le coton au « marché noir » avec des morceaux de feutre. Les semaines passent à grande vitesse et comme j’aimerais encore voir du pays, je repars quelques jours à vélo dans la campagne.

Il est important de me retrouver un peu seule et de profiter d’engranger encore de magnifiques paysages et des ambiances magiques.

La nuit, je sors souvent de la tente pour observer les étoiles, je n’ai jamais vu de ciel pareil, c’est magnifique.

Avec toutes ces belles images en tête, je reviens à Altai y passer mes deux dernières semaines.

Puis naturellement arrive le dernier soir. Je suis triste de partir, de quitter tous ces visages souriants, de quitter l’odeur des nouilles « Цүйван », celle du feutre, de voir s’éteindre les rires chaleureux du soir … mais je sais au fond de moi que ce n’est pas un adieu définitif : un jour je reviendrai, je ne sais pas quand, mais je sais que j’ai encore tellement de choses à voir de ce pays, de choses à apprendre de ces femmes et que certaines d’entre elles sont devenues de véritables amies qu’il me tarde déjà de revoir.

Je prépare encore un grand repas pour toutes les femmes de la coopérative pour les remercier de m’avoir accueillie à bras ouverts et de m’avoir tant appris.

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