Echodharma

par Yasmina Gomez · 27.03.2017

Je suis arrivée au bout de la terre, il parait. La montée fut dure et plaisante à la fois. Assise sur le bus de Barcelone à Abella, j’admirais la beauté de ces ondulations rugueuses que la terre m’offrait. 

Complètement absorbée par cette beauté fulgurante et féconde la lumière chaude et douce du soleil cascadant du soir m’enveloppa dans ses bras. Eblouie par cette beauté inouïe, je disparaissais pour ne que devenir qu’un point lointain d’orange oracle cascadant dans ce ciel apaisant.  Une sérénité absolue courra dans mes veines et m’alimentait le cœur. Avec chaque montée que le bus gravissait le plus qu’on prenait de l’altitude et le soleil tomba dans la pénombre de l’univers. L’obscurité de la nuit nous prit dans l’espace d’un clin d’œil. Ouvert ; Fermé; ouvert. Je descendis du bus pour retrouver les habitants d’Ecodharma qui nous emmenèrent dans leurs tracteurs imposants par les chemins entre les montagnes jusqu’a que nous arrivons à la maison. (Ma nouvelle maison).

J’ai déjà commencé à faire des connaissances. Nous causons et rions, mais arrivés à la maison perché sur la montagne la nuit secrète de la montagne nous lure. Nous nous taisons pour écouter son ronflement lorsque nous piétinions pour découvrir les alentours de la maison. La maison de pierre est accueillante et nous mangeons à notre gré les délices qui ont été préparés pour notre arrivée. En mastiquant une carotte je sens la vivacité de la terre me remplir. A la fin du diner, j’arrive dans ma chambre faite de bois. Je veux dormir et voir ce que le lendemain apporte.

Le matin me rafraîchit l’esprit. J’ai envie de courir, de sautiller. Mais mon énergie est en désaccord avec le reste du groupe qui évacue une sorte de fatigue. On se rassemble le matin dans l’espace qu’on appelle « La Baleine » pour pratiquer de la méditation et du yoga. Mais mon esprit sautille avec une nervosité tenace. J’ai trop d’énergie que je ne puis canaliser. Je me sens déplacée.

Le facilitateur commence une session de théâtre de l’opprimé en nous faisant faire une panoplie d’exercices de groupe. A ma surprise, je me laisse entrainer dans une hypnose aigue. Nous devons laisser les autres du groupe nous soulever, bouger avec eux pour ne former qu’un corps composé d’une multitude de cellules. Je me rends compte du pouvoir d’un groupe, de la complicité qu’il faut avoir entre les personnes. Que la  complicité brute existe, elle n’est juste pas alimentée.

Au cours des prochains jours mon corps a du mal à s’adapter à ce rythme plus let et j’apprends parmi les arbres de la foret à être plus présente. Lentement j’adapte mon horloge interne. Le temps prend une autre dimension. Notre vie sur cette terre est compté chaque année, chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde. Et comme ça nous le manipulons le temps, nous le disséquons, formatons. Petit à petit le mot remplace concept et réalité. Parce-que en vérité, je vie ma vie en temps que sourires que j’échange, en temps que regards, tristesses, joies. Quand je vie, le temps n’est plus compté même s’il coule.

Comme Abraham Lincoln l’a dit ;

Parce-que ce n’est pas les années dans ta vie qui comptent. C’est la vie dans tes années.

Une anecdote, un moment, un soupir ;

Rich nous demande de marcher dans la forêt. On lui demande ; « on revient dans combien de temps ? » Il nous répond ; «  Je ne vais pas vous dire ». Etonnée je lui dit «  mais comment est-ce-qu’on saura jusqu'à ou aller ? » Il ne réponds pas et nous marchons. Nous devons collectionner des objets de la forêt qui représentent notre parcours dans le théâtre de l’opprimé. Dés que je commence à marcher je me dit «  Vie dans le présent ! ». Mais il y a comme une fourmi qui cours  l’arrière de mon crâne qui me rappelle «  ne vas pas trop loin juste au cas où ! il sera peut-être temps de revenir ? »  Et c’est ca la réalité. Ce ‘est pas du jour au lendemain que nous changeons. Je suis dans un parcours de transformation. Comme chaque chose autour de moi. Comme la montagne. Comme plantes, feuilles et terre. Je serais toujours en transformation. Parcequ’il n’y a jamais rien d’abouti.

Enfin nous entendions le son de la corne résonner dans la vallée et je réjouissais. La vérité c’est que ce n’est pas facile de juste vivre, de marcher sans prétexte ni préoccupations. Sans qu’il y ait une pensée fracassante. Mais au moins j’ai essayé.

Au cours de notre apprentissage sur le théâtre de l’opprimé le groupe devient de plus en plus uni par la différence. Nous sommes tous complètements différents, mais nous exprimons tous nos opinions. Chaque jour j’apprends de plus en plus sur moi-même et la nature et comment générer un changement positif dans nos vies.

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