Premier contact avec la frontière

par Taïna Griscom · 16.01.2015

Chuy, Uruguay. Freeshop géant un peu sinistre.
Chuí, Brésil. Freeshop géant un peu sinistre, où quand on traverse la rue on peut avoir reculé ou avancé le temps d'une heure.

À 15 km, le début de la terre du Brésil est délimitée par un arroyo. C'est une plage déserte interrompue par un trait d'union artificiel d'eau. Deux lèvres de pierres forment les rives du canal qui à la fois aspire l'eau de l'océan et libère son eau douce, selon les marées. Alors c'est ça une limite? De l'eau?  Une moitié est au Brésil et l'autre à l'Uruguay? Ignorent-ils les courants, les mélanges, les confusions?
Un pont chevauche l'Arroyo Chuy, seul élément bien solide de cet endroit sensé séparer deux pays. Le silence tendu des zones militaires est sur ce pont. Au milieu j'ai joué à :
j'ai ma main au Brésil
J'ai mon pied au Brésil
J'ai mon nez au Brésil
J'ai mon coude au Brésil
J'ai mes fesses au Brésil
J'ai mon front au Brésil
J'ai ma jambe au Brésil
et je me suis demandé laquelle de ces parties de mon corps étaient plus heureuses.
Peut-être que la frontière est plus qu'un simple trait, peut-être une zone, peut-être est-ce trop grand pour sentir la différence à la particule près, dans l'air. Ou peut-être tout simplement que ma frontière n'est pas là.

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