La fondation Parada et la ville de Sibiu

par Lou Golaz et Max Shore · 21.09.2016

A Bucarest, nous nous rendons à la fondation Parada (http://paradaromania.ro/en/chi-siamo/) dans le secteur 4. Nous sommes accueillis par Milan, jeune circassien Roumain qui travaille dans le social et nous parle français avec bienveillance. 

Il nous fait monter des escaliers en colimaçon et nous fait visiter chaque salle de la maison colorée qui accueille des enfants en situation précaire. Il y a 20 ans de cela, nous explique-t-il, le clown français Miloud a créé un spectacle de cirque avec les enfants des rues de Bucarest, la plupart issus de familles Rroms. Les voyant si démunis, il a décidé de trouver un local de répétition qui pourrait aussi offrir un toit temporaire à certains jeunes. C'est ainsi que maintenant, la petite compagnie tourne en Europe et montre "un nez rouge face à l'indifférence". Milan est penché sur le petit prince et s'inspire pour le prochain spectacle en nous disant avec ferveur: "le cirque permet aux jeunes de sentir qu'ils accomplissent quelque chose. Ils prennent des responsabilités et devant un public, ils existent, on les regarde ! L'art est l'outil pour le développement personnel des enfants des rues !" A l'étage, nous assistons au bain d'un bébé de quelques semaine, entouré de ses parents, 16 et 17 ans, ados projetés dans une réalité d'adulte...on se regarde perplexe en songeant sans doute chacun de notre côté à ce que notre vie serait avec un enfant de 3 ans à nos côtés.

A 5h30 de train au Nord-ouest de Bucarest, nous atteignons la charmante ville de Sibiu et retrouvons  Céline, Tom et le chien pour une dizaine de jours dans la Transylvanie avec le van. La mère et le frère de Lou sont partis de Genève avec un véhicule aménagé, un vélo et une tente, pour faire un bout de chemin avec nous dans des zones plus reculées de la Roumanie. 

Après avoir assisté avec écœurement au media music award de Sibiu, événement considérable où les grandes stars du show business roumain paradent dans leurs costumes les plus extravagants, nous  nous rappelons que le monde de la musique est de nos jours un gouffre à argent destiné à distraire les masses. Nous prenons conscience que notre recherche de musique authentique, jouée par une population marginalisée, va à contre-courant de cette excitation, de ces paillettes et de ce mensonge grandissant.

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