14 juillet 2018 - Waterfall Boven

par Camila Acevedo · 14.07.2018

Il y a dix jours, nous avons mis les pieds à Waterfall Boven pour la première fois. Tout de suite, nous nous y sommes sentis chez nous. L’envie de poser nos sacs maintenant encore plus lourds qu’avant, nous pousse à nous installer pour deux bonnes semaines. Nous logeons dans une auberge de grimpeur. L’ambiance qui y règne est totalement différente à (de) celle d’un hostel. En raison de notre petit nombre, nous sympathisons vite les uns avec les autres.  Dans cette grande maison nous nous retrouvons tous colocataires malgré nous, nous échangeons nos histoires, et partageons nos repas. Rhadi, Lucie et Simon, trois grimpeurs de l’auberge venus seuls s’ajoutent à notre cordée. Nous partageons au départ les trajets en voiture jusqu’aux falaises, puis finissons par grimper ensemble. 

À notre grand bonheur, la vallée est remplie de rocher. Ici, c’est l’escalade verticale et technique qui prime. Dans la nature, on se surprend à oublier tous les barbelés et l’insécurité que nous a montré le pays près de Johannesburg. L’Afrique du Sud c’est aussi d’impressionnants arbres-cactus au pied des voies, des baboons aux allures moqueurs qui nous regardent grimper, des belles étendues d’herbes hautes, des beaux couchers de soleil et bien plus encore. 

Après avoir arpenté les secteurs populaires éloignés du village, nous décidons d’aller jeter un œil à la falaise emblématique du lieu; “la waterfall crag”. Elle se situe à deux pas du village et elle lui a d’ailleurs donné son nom.

Ce matin nous quittons notre auberge de bon matin, nous traversons pour la première fois le village de waterfall boven à pied. Une demi-heure de marche nous sépare de la fameuse cascade. L’accès aurait pu se faire en voiture mais cela nous a été vivement déconseillé. Il y aurait eu des cas de casse et de vol dans le passé. 

En traversant le village, nous sommes plongés dans l’univers des locaux. Le cadre est totalement dépaysant. Démunie de mon appareil photo que je choisi sagement de laisser au fond de mon sac,

Je me retrouve, comme une enfant, à m’étonner de chaque chose, à regarder partout, et à être fascinée par le mode de vie si simple que mène ces gens. Il est difficile de se sentir à l’aise, j’aimerais être invisible, m’arrêter pour mieux regarder, mais nous devons avancer et ne pas trop se faire remarquer.

Je me souviens des car wash très improvisés, des maisons de coiffures en quantités, toutes plus petites les uns que les autres. Des poules et des cochons qui se baladent librement entre les maisons. Des enfants qui jouent à la marelle, qui courent pieds nus et rient dans la rue. Ils nous saluent gaiement et nous offrent leur large sourire.

Les habitants plus âgés sont plus sceptiques, ils nous regardent passer de manière insistante, nous n’osons à peine croiser leur regard. Il faut dire que les touristes sont rares par ici et pour la première fois du voyage, Il est impossible de passer inaperçu.

Un peu déboussolés, nous arrivons finalement en haut de la chute d’eau. La falaise s’étend sur sa gauche. Plusieurs itinéraires passent juste à côté de la cascade mais tous sont très durs. Nous nous dirigeons donc vers une falaise juste à côté qui offre également un beau panoramique sur la vedette.   

L’escalade fantastique que nous offre le lieu fait filer la journée à toute vitesse. Il commence à faire nuit et nous devons rentrer à l’auberge. Au retours, nous passons dans un tunnel ferroviaire à la lumière de nos téléphones. Lucie nous explique que si un train passe il faut se coller aux murs du tunnel. Heureusement, nous avons été épargnés de cette situation inconfortable. 

Au village, les enfants sont rentrés et les gens boivent et dansent dans la rue. Nous nous arrêtons à un stand de ce qui serait le meilleur « chicken dust » (poulet grillé) de la région selon les dires.  Deux femmes nonchalantes, mordillant un bâtonnet de sucette, nous servent. Le grill est bricolé avec des pièces de métal et le stand est couvert d’une toiture précaire mais utile car il commence à pleuvoir. Nous arrivons à la maison, nos ventres creusés et nos habits trempés. 

Au centre de notre belle tablée, notre poulet à fière allure. Nous le dévorons à pleine dents. Ce soir nous levons nos verres à notre belle équipe et à notre amitié naissante. 

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