10 mars 2018 - La Piedra Parada

par Camila Acevedo · 25.04.2018

La Patagonie est un désert de montagne. Nous sommes allés chercher la fraîcheur à El Calafate, l’une des villes les plus au sud de l’Argentine pour remonter jusqu'à Bariloche en bus. Au fur et à mesure que l’hiver se rapproche, que les arbres perdent leurs feuilles multicolores, nous remontons dans le Nord, là où la météo est plus clémente. Laissant derrière nous les terres rouges et les lacs bleus issus des glaciers du sud, nous découvrons ces étendues de désert qui séparent les villages et villes Patagoniens. Je m’émerveille devant ces paysages que mon objectif ne peut que partiellement capturer. 

 Après deux semaines dans le sud, des jours de trekking, de grimpe, 1’200 kilomètres de désert et 22h de bus, nous arrivons à la Piedra Parada. Cet endroit merveilleux dont les grimpeurs argentins nous ont tant fait l’éloge. 

Le temps s’est arrêté, au pied des arbres encore jaunes nous plantons notre tente pour quatorze jours. L’horizon des déserts a laissé place à ces impressionnantes falaises de plus de cent mètres de haut, elles se dressent de part et d’autre, se déplient au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le canyon. Tous les matins, nous traversons la petite rivière qui borde notre camping, celle dans laquelle nous rinçons nos mains pleines de terres en fin de journée, faisons cuire nos pâtes, notre riz et nettoyons la vaisselle au coucher du soleil. Tous les midis nous mangeons notre boîte de sardines ou de thon, une carotte et un bout de pain. Mais pourtant, aucun jour n’est semblable. Chaque soir au bord de l’eau, chaque matin dans le canyon, chaque escalade, chaque nuit est différente. Le temps prend une autre dimension ici, certains s’abandonnent à cette vie depuis des mois, d’autres, pour quelques semaines, mais tout le monde y trouve son compte, son rythme. Nous sommes bien loin des touristes stressés de faire tous les treks tracés sur les prospectus distribués à l’arrivée de El Calafate. La piedra parada aura été une belle oasis de tranquillité. J’y aurais accompli de beaux exploits et deux beaux portraits de nos amis et voisins de palier danois. 

Le voyage reprend, nous allons déterrer les sardines de notre tente, bien enfoncées et désormais recouvertes de feuilles mortes. S’assoir sur notre sac, le pouce en l’air, au bord de la route RP12, direction Bariloche.

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