Hanoï café
Dans l'agitation, dans le tumulte, dans le désordre, j'ai trouvé le silence intérieur qu'il me fallait.
par Alexandra Bolea · 09.02.2018
On m'a souvent parlé de Tokyo, de sa pollution, de ses milles piétons traversant un croisement et de tous les immeubles qui grattent le ciel. On m'a aussi dit qu'un silence y règne. Et on peut s'en réjouir comme en être effrayé. C'est magnifique. Dans un métro bondé après les annonces et musique d'attente, à chaque station, les gens entrent, tranquillement, en appliquant un concept. Il n’y a pas de mot en français mais représente simplement la sensibilité altruiste, le respect. Religieusement, chacun s'assied ou laisse s'asseoir, ferme les yeux ou se met à jouer sur son téléphone, et le silence s'installe. Au croisement de Shibuya, la musique joue de la J-pop et des publicités brillent, mais, en silence, les gens marchent et se croisent sans encombres, avec légèreté. Peut-être que ce n'est que mes yeux ébahis qui embellissent la chose, mais cela m'a profondément touché. Une telle tendresse, facilité à se côtoyer dans une mégapole est, pour moi, une preuve incontestée d'une bonne dose de conscience.
En regardant des sumos amateurs s'entraîner, j'ai également vu beaucoup d'empathie et de conscience. Le jeune homme de la photo a 20 ans, comme moi, pèse 170 kilos (pas comme moi !). À ce moment, il se réprimander et le maître le traitait très rudement mais il était en paix, il savait que tout passe. Son regard est affirmé.
Je quitte ce lieu avec un bon sentiment, ce voyage s'annonce initiatique. En route pour le pèlerinage de Chichibu, ces 34 temples sur 100 kilomètres !
ciel obscurci
par une fleur flétrie,
il est tard mais tu souris,
fleur flétrie ton cœur brille
Dans l'agitation, dans le tumulte, dans le désordre, j'ai trouvé le silence intérieur qu'il me fallait.
La semaine dernière a été intense en émotions et présence. Je me suis rendue à Quang Tri chez une amie dont la rencontre s'était faite dix ans plus tôt, nos emails échangés après avoir pris une photo avec toutes ses copines.
Depuis deux semaines qui sont passée plus vite que l'été, je me suis adaptée à la douceur de lézarder plus qu'il n'en faut pour un reptile.